Hotel 5 étoiles Biarritz

Il est étonnant de constater à quel point des réputations, parfois vieilles de plusieurs décennies, voire de plusieurs siècles, peuvent encore s’imposer, même si elles sont dépassées. Ce n’est qu’avec 54 ans de retard que j’ai cru que Biarritz, la reine de la côte basque, était un bastion tranquille et distingué, bien que décoloré, de l’élégance d’antan, rempli de matrones majestueuses et de leurs jolies filles suivant les célèbres traitements à l’eau de mer, tandis que leurs maris jouaient au golf.

Ce n’est que lorsque je me suis retrouvé piégé dans l’avion par un groupe de personnes portant des bandanas et des pantalons coupés, avant de tomber sur leurs énormes planches de surf dans la salle des bagages de l’aéroport de Biarritz, que j’ai découvert mon erreur. Si j’avais bien fait mes devoirs, j’aurais su qu’en 1957, Peter Viertel, scénariste et mari de Deborah Kerr, est venu à Biarritz pour tourner un film, qu’il a vu les vagues, qu’il a demandé qu’on lui envoie sa planche depuis la Californie et qu’il a immédiatement introduit le surf en France.

Depuis lors, Biarritz est la capitale européenne du surf. Des championnats du monde y sont organisés. Des gens en combinaison de plongée dégoulinante se promènent dans les rues. Les camping-cars se rassemblent à La Côte des Basques, la magnifique étendue de sable, un peu sauvage, qui est la meilleure des six plages de la ville pour le surf.

Mais bien que Biarritz soit pleine de jeunes gens bronzés et que les immeubles modernes se bousculent contre les villas de la belle époque, l’impératrice Eugénie, qui aimait cet endroit et y amenait chaque été son mari Napoléon III, créant ainsi le dernier mot de l’exclusivité royale du XIXe siècle, n’a pas été entièrement oubliée. Biarritz a encore des airs et des grâces ; elle plaît autant aux familles qu’aux personnes âgées.

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